Plan 2030 de la filière française des œufs


une filière engagée et performante pour répondre aux attentes des consommateurs et contribuer à la souveraineté alimentaire du pays

À la lumière des profondes évolutions des marchés, les professionnels des Œufs de France vont de l’avant en se fixant collectivement de nouveaux objectifs volontaires afin d’assurer la souveraineté alimentaire du pays avec des produits de qualité, adaptés aux attentes des marchés, produits dans le respect du bien-être animal et de l’environnement et capables d’assurer un revenu suffisant à tous les niveaux de la filière.

Ce nouveau plan de filière est issu d’une concertation de tous les maillons et se fixe des objectifs à 2030 autour de 4 axes principaux :

  • Axe 1 : Une filière engagée pour assurer la souveraineté alimentaire de la France
  • Axe 2 : Une filière durable et active pour répondre aux enjeux sociétaux
  • Axe 3 : Une filière mobilisée pour renforcer les liens entre tous les acteurs :
    de l’amont au consommateur final
  • Axe 4 : Une filière source d’innovations au service de l’adaptabilité de ses différents maillons

Axe 1 : Une filière engagée pour assurer la souveraineté alimentaire

 La filière se fixe pour objectif d’être autosuffisante pour répondre à la croissance de la demande du marché français (+3 % d’achats en magasins en 2023[1]). Elle vise ainsi la création de 300 poulaillers d’ici 2030, représentant un investissement total de 300 millions d’euros pour suivre le rythme de la hausse de la consommation française.

Pour atteindre cet objectif, la filière s’est fixé plusieurs axes de travail :

  • Améliorer l’acceptabilité sociétale des élevagespour accompagner les créations, les reprises et les investissements nécessaires à la transition des modes d’élevage, en s’appuyant sur :
    • L’accompagnement des autorités pour simplifier les démarches administratives, réduire les délais de recours et faciliter le financement des investissements nécessaires à la transition.
    • Le soutien de l’État pour défendre et protéger les fermes face aux attaques et intimidations de certains détracteurs extrémistes.
    • La mise en œuvre par les Pouvoirs publics d’une communication positive sur la filière des Œufs de France auprès de tous les publics.
  • Renforcer l’attractivité des métiers et favoriser le renouvellement des générations, en s’appuyant sur :
    • La mise en avant des avantages des métiers de la filière pondeuse auprès des jeunes générations, notamment avec des actions pédagogiques en milieu scolaire.
    • La création d’une plaquette d’information sur les différents métiers de la filière.
  • Maintenir les activités des couvoirs sur le territoire, en s’appuyant sur l’instauration d’une zone de protection empêchant la création de nouvelles activités d’élevage à proximité des couvoirs, qui exercent des activités de sélection déterminantes, tant pour la production française qu’à l’export. Ces sites sensibles jouent en effet un rôle majeur pour la souveraineté alimentaire du pays et il s’agit de les protéger d’un nouvel épisode de type influenza aviaire.
  • Développer un maillage territorial pour obtenir une meilleure répartition des différentes activités sur le territoire et accroître la proximité géographique entre maillons de la filière : abattoirs, usines d’aliments, centres de conditionnement, élevages, etc.
  • Pérenniser les modes d’élevages sous signe de qualité, Label Rouge ou bio : en assurant le maintien et la viabilité des fermes existantes concernées dont les activités ont été chahutées par de fortes perturbations, liées à la baisse du pouvoir d’achat et au changement de réglementation en bio.
  • Garantir l’origine française et la traçabilité des œufs, en s’appuyant sur :
  • La poursuite de l’extension de la démarche « Œufs de France », qui permet d’identifier les œufs pondus en France, par des poules nées et élevées sur le territoire. La filière va en particulier œuvrer pour accentuer la présence du logo dans le circuit des entreprises agroalimentaires. Il s ‘agit d’un moyen de lutter contre les importations puisque : pour 95 % des Français, les Œufs de France constituent un moyen de contribuer au maintien du made in France ainsi qu’à la préservation des élevages en France. 90 % estiment qu’il s’agit d’une garantie de qualité sanitaire et 87 % d’entre eux d’un gage de qualité globale.[2]
    • La généralisation du marquage des œufs dès le lieu de ponte, directement sur les élevages, afin d’étendre la traçabilité des centres de conditionnement et des fabricants d’ovoproduits aux élevages.

 

Axe 2 : Une filière durable et active pour répondre aux enjeux sociétaux 

  • En faveur du bien-être animal :
    • Élever 90% des poules pondeuses dans des systèmes alternatifs à horizon 2030: sol, plein air et biologiques.
    • Atteindre 50% d’éleveurs de poules pondeuses utilisateurs de l’application d’autodiagnostic de bien-être animal « EBENE », pour évaluer leurs bonnes pratiques et identifier les leviers à actionner pour les renforcer. Aujourd’hui environ 10 % des éleveurs de poules pondeuses ont fait leur diagnostic.
    • Poursuivre l’ovosexage par un financement collectif et obtenir le soutien de l’État français, conformément aux engagements du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, pour harmoniser la réglementation européenne, et éviter les distorsions de concurrence avec les autres pays membres non concernés à date. En effet à ce jour, seules la France et l’Allemagne ont interdit l’élimination des poussins mâles.

 

  • En faveur de l’environnement :

Il s’agit d’améliorer le bilan carbone de l’œuf tout au long de la chaîne, de la production à la distribution, pour chaque mode de production : cage, sol, plein air, bio. Pour rappel, l’aviculture, toutes espèces confondues ne représente que 0,6 % des émissions de gaz à effet de serre des élevages en France. Pour réduire encore l’empreinte carbone de l’œuf, la filière s’engage à :

    • développer les travaux de recherche et développement en faveur de la décarbonation notamment via l’alimentation animale et la souveraineté de ses ingrédients. L’alimentation des poules représente en effet 73 % du bilan carbone de l’œuf, il s’agit donc pour la filière de soutenir les initiatives du secteur de la nutrition animale en faveur de plus de durabilité : décarbonation des outils de production et de transport, lutte contre la déforestation, formulation d’aliments « bas carbone », relocalisation de l’approvisionnement de certaines matières premières en France et en Europe, etc.
    • Atteindre 40 % d’éleveurs de poules ayant réalisé une première évaluation environnementale de leurs fermes à horizon 2030 avec le nouvel outil CAP2ER, disponible pour la filière des œufs depuis début 2024. Cet outil permet d’évaluer les performances environnementales de la ferme, de les situer par rapport à des références et d’agir pour progresser.
    • Développer les énergies renouvelables : méthanisation, éolien, gazéification et désormais photovoltaïque, en priorité sur les bâtiments dans le respect du maintien de la productivité agricole. En installant des panneaux photovoltaïques sur 20 % de son parc, la filière des poules pondeuses pourrait contribuer à hauteur de 10 % à l’objectif global des 20 000 ha de parcs photovoltaïques promis par la France lors de la COP 21.
    • Participer au maintien et à la restauration de la biodiversité grâce à la plantation de haies et d’arbres sur les parcours des poules pondeuses de plein air.
    • Favoriser l’économie circulaire : recherche de nouveaux débouchés pour les œufs (diététique, nutrition sportive…) et coproduits (fientes, coquilles…) et travaux de recherche et de développement visant à améliorer leur valorisation.

 

  • En faveur de la sécurité sanitaire :
    • Respect et renforcement de la traçabilité et des mesures de biosécurité en s’appuyant sur la charte sanitaire existante.
    • Demande d’un accompagnement de l’État pour développer la prévention, en particulier en permettant le déploiement de la vaccination contre les salmonelles afin de prévenir les éventuelles toxi-infections alimentaires collectives (TIAC).
    • Mise en place d’un observatoire sur l’utilisation des antibiotiques pour objectiver le maintien de leur faible usage

 

Axe 3 : Une filière mobilisée pour renforcer les liens entre tous les acteurs :  de l’amont au consommateur final

 Élargir la représentativité du CNPO à l’amont comme à l’aval, en invitant de nouveaux acteurs à rejoindre l’interprofession, comme la Restauration Hors Domicile, les entreprises agroalimentaires, les organisations de producteurs, etc. Il s’agit de permettre à tous les acteurs de la filière de faire entendre leurs voix pour porter leurs enjeux et leurs problématiques dans l’intérêt général de la filière.

  • Renforcer le dialogue avec les ONG ouvertes à la discussion et les associations de consommateurs pour mieux prendre en compte leurs attentes et mieux faire connaître les spécificités de la filière et de ses produits.
  • Valoriser les atouts de l’œuf dans l’équilibre alimentaire : accessible aux budgets les plus serrés, l’œuf offre ses qualités nutritionnelles et ses capacités créatives au plus grand nombre. : l’œuf est la protéine animale la moins chère du marché et possède une forte densité nutritionnelle. Deux œufs contiennent autant de protéines que 50 g de viande ou de poisson. D’après le Dr Plumey, médecin-nutritionniste : « Manger des œufs très régulièrement (1 ou 2 œufs par jour, si on le souhaite), permettrait ainsi de diminuer les risques de carences en protéines, en fer, en iode et en de nombreuses vitamines. » l’œuf est même particulièrement adapté aux enfants, comme la nutritionniste le précise : « Facile à manger, se digérant facilement, se prêtant facilement à des recettes variées tant dans le registre du salé que du sucré, l’œuf est idéal pour les enfants, qu’ils soient très jeunes ou plus âgés, voire adolescents ».
  • Créer un indicateur de coût de production global de l’œuf par code : réfléchir à la prise en compte des diverses charges liées à la production d’œufs, au-delà de l’aliment, afin de permettre aux opérateurs de disposer d’un indice de référence.
  • Lancer une réflexion sur l’élargissement d’Egalim au marché de la restauration hors domicile pour un meilleur équilibre dans les relations commerciales avec les fournisseurs et assurer une rémunération équitable de tous les maillons.
  • Maintenir et encourager la contractualisation pluriannuelle afin de favoriser les investissements en faveur de la transition des modes d’élevage

Axe 4 : Une filière source d’innovations au service de l’adaptabilité de ses différents maillons

  • Développement et soutien des travaux de recherches pour améliorer les performances économiques et environnementales de la filière, en développant de nouveaux débouchés valorisants pour la filière, améliorant le bilan carbone de l’œuf, en favorisant les innovations techniques pour le développement des énergies renouvelables.
  • Mise en place de travaux de recherches appliquées, avec le renforcement du soutien de l’État, notamment via le Compte d’affectation spéciale développement agricole et rural (Casdar) pour les instituts techniques agricoles.
  • Renforcement de l’innovation pour améliorer la sélection des animaux de la filière :
  • Adaptabilité des souches aux enjeux de la filière, avec la poursuite de la transition vers les élevages alternatifs, l’adaptation au changement climatique : stress thermique, variations météorologiques… ou encore la sélection de souches plus efficientes pour répondre à l’enjeu d’atténuation du changement climatique.
  • Maintien de la diversité des souches en assurant le maintien de la diversité des entreprises de sélection.
  • Optimisation de la base de données en ligne des professionnels de l’aviculture « BD Avicole », qui recense tous les détenteurs de poules pondeuses en France, en s’appuyant sur :
    • La création d’un observatoire de la production d’œufs en France pour affiner la connaissance de la production grâce à une meilleure valorisation des données issues de la BD Avicole.
    • Le développement de la BD Avicole en la complétant de fonctionnalités supplémentaires avec l’accompagnement financier de l’État, dans l’objectif de collecter de nouvelles informations et de renforcer les capacités d’analyse des données disponibles.
    • La généralisation des déclarations sur la BD Avicole en incitant l’ensemble des directions départementales de la protection des populations (DDPP) à supprimer les déclarations papier.
  • Développer les connaissances sur la consommation des œufs et les échanges avec les autres pays, en :
    • Orientant l’ensemble des outils disponibles afin de mieux suivre les importations avec par exemple une déclinaison d’un suivi selon les modes d’élevage.
    • Affinant les connaissances sur les ventes d’œufs dans les différents circuits de commercialisation, notamment auprès des professionnels de la restauration hors domicile et des entreprises agroalimentaires.

 

[1] Source : FranceAgrimer d’après KantarWorldpanel

[2] Source : Institut CSA pour le CNPO – 2023

 

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